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Actualités de juin 2025

Accord collectif sur le CSE

les syndicats peuvent largement adapter le fonctionnement du CSE

QUELS ETAIENT LES FAITS AYANT DONNE LIEU AU LITIGE ?

Un accord collectif sur le dialogue social est signé entre deux sociétés constituant une UES et 4 syndicats pour la mise en place des CSE d’établissement et du CSE central. Cet accord met en place également des représentants de proximité et définit le cadre du dialogue social au sein de l’UES.

Un syndicat non signataire de l’accord saisit le Tribunal judiciaire afin de faire annuler plusieurs dispositions de l’accord au motif qu’elles restreignent les droits des CSE d’établissement :

– Disposition prévoyant que les CSE d’établissement sont consultés sur la politique sociale et les conditions de travail et d’emploi mais sans pouvoir faire appel à un expert, le recours à l’expertise étant réservé au CSE central ;
– Disposition réservant aux seuls représentants de proximité mis en place le droit de présenter les réclamations des salariés, privant le CSE de ce droit ;
– Dispositions déléguant à la CSSCT le droit du CSE de se réunir en cas d’accident ayant entraîné des conséquences graves ou d’évènement grave portant atteinte à la santé publique ou à l’environnement.

Les juges du fond déboutent le syndicat sur l’ensemble des questions soulevées et le syndicat se pourvoit en cassation.

QUELLE EST LA SOLUTION DEGAGEE PAR LA COUR DE CASSATION ?

La Cour de cassation rejette le pourvoi du syndicat, validant pleinement le contenu de l’accord collectif contesté et confirmant la latitude importante des négociateurs pour façonner le fonctionnement du CSE.

 

  • En ce qui concerne le fait de réserver l’expertise au CSE central

 

Le syndicat mettait en avant les articles L. 2315-91, L. 2316-20 et 21 du Code du travail en application desquels :

– le CSE peut décider de recourir à un expert-comptable dans le cadre de la consultation sur la politique sociale de l’entreprise, les conditions de travail et l’emploi ;
– le CSE d’établissement a les mêmes attributions que le CSE d’entreprise, dans la limite des pouvoirs confiés au chef de cet établissement ;
– le CSE d’établissement peut faire appel à un expert lorsqu’il est compétent.

Pour le syndicat, ces dispositions d’ordre public empêchaient de réserver le recours à l’expertise au CSE central par accord collectif.

La Cour de cassation rejette la demande du syndicat en se fondant sur la directive européenne du 11 mars 2002 qui prévoit que les Etats membres peuvent confier aux partenaires sociaux au niveau approprié, y compris au niveau de l’entreprise ou de l’établissement, le soin de définir librement et à tout moment par voie d’accord négocié les modalités d’information et de consultation des travailleurs.

Par conséquent, les signataires d’un accord collectif peuvent réserver au CSE central le droit à expertise portant sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi, quand bien même l’accord prévoit que l’information-consultation sur certains thèmes de la politique sociale, des conditions de travail et de l’emploi est menée au niveau des CSE d’établissement.

 

  • En ce qui concerne le fait de réserver aux seuls représentant de proximité le droit de présenter les réclamations

 

Le syndicat mettait en avant les dispositions du Code du travail selon lesquelles la délégation du personnel au CSE a pour mission de présenter à l’employeur les réclamations individuelles ou collectives relatives aux salaires (article L. 2312-5 du Code du travail).

Pour le syndicat, même si cette disposition n’était pas d’ordre public, il ne pouvait y être dérogé que par des dispositions conventionnelles plus favorables.

La Cour de cassation rejette la demande du syndicat en rappelant que le Code du travail prévoit la possibilité pour un accord d’entreprise majoritaire de mettre en place des représentants de proximité et de définir leurs attributions, notamment en matière de santé, sécurité et conditions de travail.

Ainsi, en l’absence de disposition législative contraire et eu égard à la finalité de l’institution des représentants de proximité, un accord d’entreprise peut leur confier la mission de présenter à l’employeur les réclamations individuelles ou collectives des salariés de manière exclusive. Les salariés conservent en tout état de cause le droit de présenter eux-mêmes leurs observations à l’employeur ou aux représentants au sein de chaque établissement.

 

  • En ce qui concerne le fait de déléguer à la CCSCT le droit de se réunir en cas d’accident ou d’évènement grave

 

Le syndicat mettait en avant l’article L. 2315-27 du Code du travail en application du quel le CSE est réuni à la suite de tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves, ainsi qu’en cas d’événement grave lié à l’activité de l’entreprise, ayant porté atteinte ou ayant pu porter atteinte à la santé publique ou à l’environnement ou à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel, sur les sujets relevant de la santé, de la sécurité ou des conditions de travail.

Il invoquait le fait que ces dispositions étaient d’ordre public et qu’on ne pouvait donc pas déléguer le droit du CSE de se réunir dans de telles circonstances à la CCSCT par accord collectif.

La Cour de cassation rejette la demande en rappelant que la CSSCT se voit confier, par délégation du CSE, tout ou partie des attributions du comité relatives à la santé, la sécurité et aux conditions de travail, à l’exception du recours à un expert et des attributions consultatives du comité.

Elle en déduit qu’un accord d’entreprise peut confier à la CSSCT la mission de se réunir à la suite de tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves, ainsi qu’en cas d’évènement grave lié à l’activité de l’entreprise, ayant porté atteinte ou ayant pu porter atteinte à la santé publique ou à l’environnement, ou encore à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel, sur les sujets relevant de la santé, sécurité et conditions de travail.

Nathalie Audier, juriste
nathalie audier

Juriste

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index égalité
hommes/Femmes

chez Solucia SPJ

95 / 100 : c’est la note obtenue par l’UES pour l’index égalité professionnelle femmes – hommes pour 2024

Indicateur d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes : 36/40

Indicateur d’écart de taux d’augmentations entre les femmes et les hommes : 35/35

Indicateur de pourcentage de salariées augmentées dans l’année suivant leur retour de congé maternité : N/A

Indicateur du nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations : 10/10

Poignée homme femme

Thibault saint olive

Directeur Administratif et Financier

Thibault Saint Olive est diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG). Il débute sa carrière en tant que Contrôleur de gestion à la Banque Populaire, avant d’intégrer Mazars en 2010 au poste de Manager Audit financier, spécialisé dans le secteur des Assurances. Il devient 6 ans plus tard Directeur Admnistratif et Financier de Linxea, avant de rejoindre Wakam (ex-La Parisienne) en tant que Head of Finance. Il est depuis janvier 2022, le Directeur Administratif et Financier de Solucia Protection Juridique. Thibault a la charge du contrôle de la rentabilité et de la solvabilité de l’entreprise, du pilotage des flux financiers et de la gestion des fonds.

anne davillé

Directrice Marketing & Experience Client

Anne Davillé a obtenu un Master de commerce à Audencia. Elle débute sa carrière chez Carat en tant que responsable clients, puis intègre Havas Media en 2005 en tant que Directrice de clientèle. Elle rejoint Generali en 2008 où elle occupe différents postes, notamment celui de Manager marketing digital, chef de projet relation client ou Head of Client relationship management chez Global Corporate & Commercial. Elle est depuis octobre 2021 Directrice Marketing & Expérience client chez Solucia Protection Juridique. Elle est à ce titre, responsable du développement des leviers digitaux et des offres au service des clients et des partenaires, ainsi que de la plateforme de la marque.

emmanuelle thiesson

Directrice de Développement

Emmanuelle Thiesson a obtenu un diplôme en Economie rurale à l’Université de Montpellier. Elle débute sa carrière d’assureur chez Assurinco en tant que Responsable Grands Comptes, puis intègre Mapfre, en tant que Directrice commerciale du pôle Travel, puis Directrice du support client. C’est en 2018 qu’elle devient Innovative partnerships affinity insurance chez Wakam (ex-La Parisienne). Elle a rejoint en février 2022 Solucia Protection Juridique au poste de Directrice du Développement et est, à ce titre, responsable de la stratégie de croissance.

thomas gontard

Directeur Indemnisations et Services

Thomas Gontard a obtenu un DEA en droit fiscal à l’Université de Panthéon- Sorbonne. Il débute sa carrière chez Synerfil en tant que Directeur des centres d’appel, avant de rejoindre Apria, puis Assor France en tant que Responsable des services client. Il rejoint Solucia Protection Juridique en 2015 en tant que Responsable du service Renseignement Juridique. Il est depuis 2019 Directeur de l’Indemnisation et des Services. Il pilote la qualité des prestations délivrées par l’équipe des juristes.

Cécile Tardieu

Directrice Générale

Cécile Tardieu est diplômée de l’Ecole des Mines de Nancy et de l’ENSAE (1996). Elle débute chez Axa où elle exerce les fonctions d’actuaire à l’international puis de souscriptrice grands comptes affinitaires. En 2002, elle intègre le groupe Generali au sein duquel elle occupe diverses fonctions notamment celle de responsable du marketing produits, responsable du développement des offres affinitaires et de Directrice marketing et relation client au sein de l’entité Global Corporate & Commercial. Elle intègre Wakam (ex-La Parisienne) en 2016, en tant que Directrice des Partenariats, avant de rejoindre Solucia Protection Juridique en février 2020 au poste de Directrice de la Transformation, de l’Audit interne et des nouveaux marchés. Elle est depuis juillet 2021 Directrice Générale de l’assureur.

LAURENT SENGIER

Président du directoire

Laurent Sengier, a obtenu un diplôme d’expert en Management Financier à l’ESG. Il débute sa carrière en tant que Directeur Administratif et Financier au Groupe ICIRS (Retraite, Prévoyance, Santé), avant de rejoindre La Tutélaire en 2010. Il devient Directeur Financier Opérationnel de Chorum en 2013, et rejoint Solucia Protection Juridique, en tant que Directeur Administratif et Financier en 2018. Il prendra la Direction Générale de l’assureur en 2020, puis sa Présidence en juillet 2021.