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Actualités de décembre 2024

Licenciement économique du salarié protégé

quelles mentions pour les offres de reclassement ?

RAPPEL DES RÈGLES APPLICABLES

L’employeur qui envisage de licencier un salarié pour motif économique doit rechercher au préalable à le reclasser. Les offres de reclassement proposées au salarié sont écrites et précises (article L. 1233-4 du Code du travail).

En application de l’article D. 1233-2-1 du Code du travail, ces offres de reclassement doivent préciser :
– l’intitulé du poste et son descriptif ;
– le nom de l’employeur ;
– la nature du contrat de travail ;
– la localisation du poste ;
– le niveau de rémunération ;
– la classification du poste.

Quels étaient les faits ayant donné lieu au litige ?

A la suite de la cessation d’activité de l’entreprise, un employeur demande à l’inspecteur du travail l’autorisation de licencier pour motif économique une salariée membre élue du CSE.

L’inspecteur du travail refuse d’accorder cette autorisation en raison de la méconnaissance par l’employeur de son obligation de reclasser la salariée.

L’employeur saisit le ministère du travail d’un recours hiérarchique, lequel annule la décision de refus de l’inspecteur du travail et autorise le licenciement de la salariée. Pour lui, les lacunes de l’employeur n’étaient pas de nature à priver la salariée d’une réelle opportunité de reclassement, cette dernière ayant d’ailleurs marqué son intérêt pour deux postes figurant sur la liste.

La salariée saisit le juge administratif d’une demande d’annulation de la décision ministérielle au motif que les offres de reclassement n’étaient pas suffisamment précises en ce qu’elles ne comportaient pas d’indications sur la classification des emplois, la description des missions et la localisation exacte du poste.

Les juges du fond rejettent la demande de la salariée, retenant que si la liste des emplois disponibles diffusée auprès des salariés ne comportait pas certaines précisions exigées par l’article D. 1233-2-1 du code du travail, ces informations étaient accessibles aux salariés sur un site internet recensant l’ensemble des postes disponibles avec le descriptif des fonctions et leur localisation géographique.

La salariée saisit le Conseil d’État.

Quelle est la solution dégagée par le Conseil d'Etat ?

Le Conseil d’Etat casse l’arrêt de la Cour d’appel au motif que les juges du fond ont commis une erreur de droit en ne contrôlant pas la précision des offres de reclassement et l’accessibilité des mentions devant y figurer.

L’administration doit en effet s’assurer, lors de l’examen d’une demande d’autorisation de licenciement pour motif économique d’un salarié protégé, d’une part, que les offres de reclassement comportent l’ensemble des mentions prévues à l’article D. 1233-2-1 du code du travail et, d’autre part, que ces mentions sont aisément accessibles lorsque l’employeur communique la liste des postes disponibles aux salariés.

Il appartiendra donc à la cour administrative d’appel devant laquelle l’affaire est renvoyée de procéder à ces recherches afin de déterminer si l’employeur a bien rempli son obligation de reclassement.

A noter : par l’arrêt du 2 décembre, le Conseil d’État rejoint la ligne jurisprudentielle de la chambre sociale de la Cour de cassation qui a récemment jugé qu’à défaut de l’une des mentions réglementaires, l’offre de reclassement adressée au salarié menacé de licenciement économique est imprécise, ce qui caractérise un manquement de l’employeur à son obligation de reclassement et prive le licenciement de cause réelle et sérieuse (Cass. soc., 23 oct. 2024, n° 23-19.629).

Nathalie Audier, juriste
Nathalie AUDIER

Juriste

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index égalité
hommes/Femmes

chez Solucia SPJ

94 / 100 : c’est la note obtenue par l’UES pour l’index égalité professionnelle femmes – hommes pour 2023

Indicateur d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes : 35/40

Indicateur d’écart de taux d’augmentations entre les femmes et les hommes : 35/35

Indicateur de pourcentage de salariées augmentées dans l’année suivant leur retour de congé maternité : N/A

Indicateur du nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations : 10/10

Poignée homme femme

Thibault saint olive

Directeur Administratif et Financier

Thibault Saint Olive est diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG). Il débute sa carrière en tant que Contrôleur de gestion à la Banque Populaire, avant d’intégrer Mazars en 2010 au poste de Manager Audit financier, spécialisé dans le secteur des Assurances. Il devient 6 ans plus tard Directeur Admnistratif et Financier de Linxea, avant de rejoindre Wakam (ex-La Parisienne) en tant que Head of Finance. Il est depuis janvier 2022, le Directeur Administratif et Financier de Solucia Protection Juridique. Thibault a la charge du contrôle de la rentabilité et de la solvabilité de l’entreprise, du pilotage des flux financiers et de la gestion des fonds.

anne davillé

Directrice Marketing & Experience Client

Anne Davillé a obtenu un Master de commerce à Audencia. Elle débute sa carrière chez Carat en tant que responsable clients, puis intègre Havas Media en 2005 en tant que Directrice de clientèle. Elle rejoint Generali en 2008 où elle occupe différents postes, notamment celui de Manager marketing digital, chef de projet relation client ou Head of Client relationship management chez Global Corporate & Commercial. Elle est depuis octobre 2021 Directrice Marketing & Expérience client chez Solucia Protection Juridique. Elle est à ce titre, responsable du développement des leviers digitaux et des offres au service des clients et des partenaires, ainsi que de la plateforme de la marque.

emmanuelle thiesson

Directrice de Développement

Emmanuelle Thiesson a obtenu un diplôme en Economie rurale à l’Université de Montpellier. Elle débute sa carrière d’assureur chez Assurinco en tant que Responsable Grands Comptes, puis intègre Mapfre, en tant que Directrice commerciale du pôle Travel, puis Directrice du support client. C’est en 2018 qu’elle devient Innovative partnerships affinity insurance chez Wakam (ex-La Parisienne). Elle a rejoint en février 2022 Solucia Protection Juridique au poste de Directrice du Développement et est, à ce titre, responsable de la stratégie de croissance.

thomas gontard

Directeur Indemnisations et Services

Thomas Gontard a obtenu un DEA en droit fiscal à l’Université de Panthéon- Sorbonne. Il débute sa carrière chez Synerfil en tant que Directeur des centres d’appel, avant de rejoindre Apria, puis Assor France en tant que Responsable des services client. Il rejoint Solucia Protection Juridique en 2015 en tant que Responsable du service Renseignement Juridique. Il est depuis 2019 Directeur de l’Indemnisation et des Services. Il pilote la qualité des prestations délivrées par l’équipe des juristes.

Cécile Tardieu

Directrice Générale

Cécile Tardieu est diplômée de l’Ecole des Mines de Nancy et de l’ENSAE (1996). Elle débute chez Axa où elle exerce les fonctions d’actuaire à l’international puis de souscriptrice grands comptes affinitaires. En 2002, elle intègre le groupe Generali au sein duquel elle occupe diverses fonctions notamment celle de responsable du marketing produits, responsable du développement des offres affinitaires et de Directrice marketing et relation client au sein de l’entité Global Corporate & Commercial. Elle intègre Wakam (ex-La Parisienne) en 2016, en tant que Directrice des Partenariats, avant de rejoindre Solucia Protection Juridique en février 2020 au poste de Directrice de la Transformation, de l’Audit interne et des nouveaux marchés. Elle est depuis juillet 2021 Directrice Générale de l’assureur.

LAURENT SENGIER

Président du directoire

Laurent Sengier, a obtenu un diplôme d’expert en Management Financier à l’ESG. Il débute sa carrière en tant que Directeur Administratif et Financier au Groupe ICIRS (Retraite, Prévoyance, Santé), avant de rejoindre La Tutélaire en 2010. Il devient Directeur Financier Opérationnel de Chorum en 2013, et rejoint Solucia Protection Juridique, en tant que Directeur Administratif et Financier en 2018. Il prendra la Direction Générale de l’assureur en 2020, puis sa Présidence en juillet 2021.