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Actualités de février 2025

Discrimination syndicale

Le juge n'est pas tenu d'office d'ordonner une mesure d'instruction

Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de nomination ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de mesures d’intéressement ou de distribution d’actions, de formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, d’horaires de travail, d’évaluation de la performance, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison notamment de de ses activités syndicales (article L. 1132-1 du Code du travail).

 

En outre, le premier alinéa de l’article L. 2141-5 du Code du travail indique qu’il est interdit à l’employeur de prendre en considération l’appartenance à un syndicat ou l’exercice d’une activité syndicale pour arrêter ses décisions en matière notamment de recrutement, de conduite et de répartition du travail, de formation professionnelle, d’avancement, de rémunération et d’octroi d’avantages sociaux, de mesures de discipline et de rupture du contrat de travail.

 

Le salarié qui estime avoir été victime de discrimination doit présenter au juge des éléments de fait laissant supposer l’existence d’une discrimination. S’il y a suffisamment d’éléments en ce sens, l’employeur doit ensuite prouver que sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Le juge peut «en cas de besoin » ordonner toutes les mesures d’instruction qu’il estime utiles (c. trav. art. L. 1134-1).

Quels étaient les faits ayant donné lieu au litige ?

Un salarié, engagé en qualité de technicien supérieur est promu par la suite au poste d’attaché d’études, avec un statut cadre échelon 1.

 

Après son départ à la retraite, il saisit les juges de diverses demandes en soutenant avoir subi une discrimination durant sa carrière en raison de son origine et de ses activités syndicales. Selon lui, il aurait été victime d’une inégalité de traitement en termes d’emploi et de rémunération par rapport à d’autres collègues.

 

Il demande au juge à ce titre la communication de pièces relatives à la situation de salariés auxquels il se compare, demande refusée par le Tribunal.

 

Le salarie se pourvoit en cassation.

Quelle est la solution dégagée par la Cour de cassation ?

La Cour de cassation constate qu’après avoir relevé que les éléments présentés par le salarié laissaient supposer l’existence d’une discrimination, le juge a retenu que l’employeur avait su ensuite rapporter la preuve que ses décisions étaient justifiées par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination.

Il ressortait en effet des constatations des juges que :

  • Des salariés de l’entreprise possédant une ancienneté plus importante que le salarié, se trouvaient classés au même échelon conventionnel ;
  • Qu’il n’était pas établi que ce salarié avait été positionné à un grade ne correspondant pas à ses missions ;
  • Qu’il n’était pas plus établi que ce salarié se soit vu refuser des formations ou la possibilité de passer des concours ou de candidater sur des postes situés à un échelon plus élevé.

La Cour de cassation approuve ainsi les juges en ce qu’ils en ont conclu qu’il n’avait pas été fait obstacle aux perspectives d’évolution du salarié concerné en termes de carrière.

En outre, le salarié reprochait aux juges d’avoir rejeté ses demandes au motif notamment qu’il n’avait communiqué aucune information sur les emplois et la rémunération des collègues avec lesquels il se comparait. Pour les juges du fond, il aurait fallu produire, au minimum, les bulletins de paye des collègues en question.

Or le salarié mettait en avant qu’il avait à plusieurs reprises réclamé ces informations à l’employeur, sans succès. Il avait également sollicité une mesure d’instruction devant les prud’hommes, sans résultat. Pour le salarié, c’était donc le juge qui avait failli dans l’administration de la preuve.

Mais la Cour de cassation ne retient pas cette argumentation, au motif qu’« il ne saurait être reproché à la cour d’appel de ne pas avoir ordonné une mesure d’instruction qui ne lui était pas demandée » dans la mesure où le salarié n’avait sollicité aucune mesure d’instruction devant la cour d’appel (mais uniquement en première instance devant les prud’hommes) et ne pouvait donc pas lui reprocher de n’avoir pas exigé la communication par l’employeur des informations relatives aux emplois et à la rémunération de ses collègues, d’autant plus qu’il s’agissait d’une « simple faculté ».

Nathalie Audier, juriste
Nathalie AUDIER

Juriste

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index égalité
hommes/Femmes

chez Solucia SPJ

95 / 100 : c’est la note obtenue par l’UES pour l’index égalité professionnelle femmes – hommes pour 2024

Indicateur d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes : 36/40

Indicateur d’écart de taux d’augmentations entre les femmes et les hommes : 35/35

Indicateur de pourcentage de salariées augmentées dans l’année suivant leur retour de congé maternité : N/A

Indicateur du nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations : 10/10

Poignée homme femme

Thibault saint olive

Directeur Administratif et Financier

Thibault Saint Olive est diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG). Il débute sa carrière en tant que Contrôleur de gestion à la Banque Populaire, avant d’intégrer Mazars en 2010 au poste de Manager Audit financier, spécialisé dans le secteur des Assurances. Il devient 6 ans plus tard Directeur Admnistratif et Financier de Linxea, avant de rejoindre Wakam (ex-La Parisienne) en tant que Head of Finance. Il est depuis janvier 2022, le Directeur Administratif et Financier de Solucia Protection Juridique. Thibault a la charge du contrôle de la rentabilité et de la solvabilité de l’entreprise, du pilotage des flux financiers et de la gestion des fonds.

anne davillé

Directrice Marketing & Experience Client

Anne Davillé a obtenu un Master de commerce à Audencia. Elle débute sa carrière chez Carat en tant que responsable clients, puis intègre Havas Media en 2005 en tant que Directrice de clientèle. Elle rejoint Generali en 2008 où elle occupe différents postes, notamment celui de Manager marketing digital, chef de projet relation client ou Head of Client relationship management chez Global Corporate & Commercial. Elle est depuis octobre 2021 Directrice Marketing & Expérience client chez Solucia Protection Juridique. Elle est à ce titre, responsable du développement des leviers digitaux et des offres au service des clients et des partenaires, ainsi que de la plateforme de la marque.

emmanuelle thiesson

Directrice de Développement

Emmanuelle Thiesson a obtenu un diplôme en Economie rurale à l’Université de Montpellier. Elle débute sa carrière d’assureur chez Assurinco en tant que Responsable Grands Comptes, puis intègre Mapfre, en tant que Directrice commerciale du pôle Travel, puis Directrice du support client. C’est en 2018 qu’elle devient Innovative partnerships affinity insurance chez Wakam (ex-La Parisienne). Elle a rejoint en février 2022 Solucia Protection Juridique au poste de Directrice du Développement et est, à ce titre, responsable de la stratégie de croissance.

thomas gontard

Directeur Indemnisations et Services

Thomas Gontard a obtenu un DEA en droit fiscal à l’Université de Panthéon- Sorbonne. Il débute sa carrière chez Synerfil en tant que Directeur des centres d’appel, avant de rejoindre Apria, puis Assor France en tant que Responsable des services client. Il rejoint Solucia Protection Juridique en 2015 en tant que Responsable du service Renseignement Juridique. Il est depuis 2019 Directeur de l’Indemnisation et des Services. Il pilote la qualité des prestations délivrées par l’équipe des juristes.

Cécile Tardieu

Directrice Générale

Cécile Tardieu est diplômée de l’Ecole des Mines de Nancy et de l’ENSAE (1996). Elle débute chez Axa où elle exerce les fonctions d’actuaire à l’international puis de souscriptrice grands comptes affinitaires. En 2002, elle intègre le groupe Generali au sein duquel elle occupe diverses fonctions notamment celle de responsable du marketing produits, responsable du développement des offres affinitaires et de Directrice marketing et relation client au sein de l’entité Global Corporate & Commercial. Elle intègre Wakam (ex-La Parisienne) en 2016, en tant que Directrice des Partenariats, avant de rejoindre Solucia Protection Juridique en février 2020 au poste de Directrice de la Transformation, de l’Audit interne et des nouveaux marchés. Elle est depuis juillet 2021 Directrice Générale de l’assureur.

LAURENT SENGIER

Président du directoire

Laurent Sengier, a obtenu un diplôme d’expert en Management Financier à l’ESG. Il débute sa carrière en tant que Directeur Administratif et Financier au Groupe ICIRS (Retraite, Prévoyance, Santé), avant de rejoindre La Tutélaire en 2010. Il devient Directeur Financier Opérationnel de Chorum en 2013, et rejoint Solucia Protection Juridique, en tant que Directeur Administratif et Financier en 2018. Il prendra la Direction Générale de l’assureur en 2020, puis sa Présidence en juillet 2021.