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Réparation intégrale du préjudice

Incidences du principe de réparation intégrale du préjudice

Quel est le concept de réparation du préjudice ?

Réparation du préjudice

« Tous les préjudices, rien que les préjudices », telle est la formule qui illustre le mieux le principe de la réparation intégrale du préjudice en droit de la responsabilité extracontractuelle.

L’idée est de rétablir, autant que possible, la victime dans la situation où elle se serait trouvée si le fait dommageable n’avait pas eu lieu (Cass. Civ. 28/10/1954, « statu quo ante delictum »). Etant précisé que les dommages et intérêts punitifs sont en principe exclus en dehors des rares cas prévus par la loi (ex : amende civile ou astreinte).

Il ne peut résulter de cette réparation ni appauvrissement, ni enrichissement. Ainsi, le juge ne peut allouer une réparation symbolique ou forfaitaire. Le dommage à l’origine du préjudice doit être réparable, c’est-à-dire être né, direct, personnel et certain. En effet, le juge ne peut réparer un dommage simplement hypothétique. De même, le juge ne doit pas indemniser deux fois un même préjudice sous des qualifications différentes.

Cette réparation intégrale est-elle systématique ?

La réparation intégrale, sans perte ni profit, connait quelques exceptions. Il en est ainsi en matière de droit contractuel où seuls les dommages prévisibles sont en principe réparables (article 1231-3 code civil). Les dommages et intérêts ne pourront donc pas excéder ce qui a été prévu ou ce qui était prévisible lors de la conclusion du contrat sauf lorsque l’inexécution résulte d’une faute lourde ou dolosive.

En outre, des clauses limitatives de réparation sont admises dès lors qu’elles ne contredisent pas la portée de l’obligation essentielle souscrite par le débiteur. Cet instrument permettant de limiter par avance le montant des dommages et intérêts en cas d’inexécution peut être écarté par le juge s’il constate que son montant est dérisoire par rapport au prix du contrat, ne reflète pas suffisamment la répartition du risque et n’a pas pu être librement négocié entre les parties*.

*Exemple Chronopost : la société Chronopost s’engage à transporter un colis de grande valeur d’un point A à un point B en l’échange du paiement d’un prix de 70 euros et le contrat contient une clause limitative de réparation non négociable qui limite à 60 euros l’indemnisation due par Chronopost en cas d’inexécution de son obligation de transport.

En l’espèce, le plafond d’indemnisation (60 euros) serait dérisoire car la société Chronopost pourrait ne pas exécuter le contrat et continuer malgré tout à dégager un profit (10 euros) grâce au jeu de la clause limitative de réparation… Par ailleurs, le plafond d’indemnisation n’est pas nécessairement corrélé au préjudice que subi le créancier s’agissant d’un colis de grande valeur (contenu ou enjeu de délivrance). L’obligation essentielle de la société Chronopost serait vraisemblablement vidée de toute substance.

Comment la réparation intégrale est-elle mise en place ?

Réparer intégralement le préjudice implique d’identifier et qualifier rigoureusement les préjudices subis par la victime, notamment en matière de dommage corporel, afin d’éviter toute omission et qu’un même préjudice ne soit réparé deux fois sous deux qualifications différentes.  A cette fin, la nomenclature Dintilhac recense de façon non exhaustive un ensemble de préjudices indemnisables selon leur nature. En principe, l’évaluation du préjudice a lieu au jour du jugement.

La victime a droit à une compensation qui couvre tous les préjudices subis, qu’ils soient matériels ou immatériels. Cela inclut les dommages corporels, moraux, économiques, et autres pertes directement liées à l’événement dommageable.

L’individualisation de la réparation des préjudices est le corollaire du principe de réparation intégrale dans le sens où les victimes peuvent faire valoir leurs préjudices en tenant compte de leurs conditions de vie et leur personne. Ainsi, les conséquences et l’indemnisation d’un dommage seront différentes selon votre âge, votre sexe, votre profession, vos ressources etc…

Sous quelle forme se présente-t-elle ?

Sur le plan théorique, la réparation en nature est possible mais est souvent impossible en raison de la nature du dommage (ex : réparation d’un bien meuble corporel endommagé). Par conséquent, la réparation prend bien souvent la forme de dommages et intérêts versés sous la forme d’un capital ou d’une rente.

Le comportement de la victime limite

Il s’évince du principe de réparation intégrale que la victime n’a pas à minimiser son préjudice ou d’en éviter son aggravation. Par exemple, la victime d’une infection nosocomiale n’est pas tenue de limiter son dommage et son refus de soin n’a aucune incidence sur son droit à indemnisation (Cass. Civ. 1ère 15/01/2015). En dehors du cadre médical, un notaire responsable d’un manquement à son devoir d’information ne pouvait reprocher à ses clients de ne pas avoir opté pour un dispositif de défiscalisation alternatif proposé par l’Administration fiscale pour limiter leur préjudice (Cass. Civ. 1ère 02/07/2014).

 

Pour conclure, le principe de réparation intégrale sous-tend la responsabilité civile objective selon laquelle toute personne qui cause un dommage à autrui, fut-ce involontairement, est tenue de réparer ce dommage. La réparation intervient donc indépendamment de l’existence d’une faute. L’on peut en déduire que l’articulation de ces mécanismes procède d’un mouvement d’indemnisation ayant les faveurs du législateur et du pouvoir judiciaire.

romain kerscaven

Juriste

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index égalité
hommes/Femmes

chez Solucia SPJ

94 / 100 : c’est la note obtenue par l’UES pour l’index égalité professionnelle femmes – hommes pour 2023

Indicateur d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes : 35/40

Indicateur d’écart de taux d’augmentations entre les femmes et les hommes : 35/35

Indicateur de pourcentage de salariées augmentées dans l’année suivant leur retour de congé maternité : N/A

Indicateur du nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations : 10/10

Poignée homme femme

Thibault saint olive

Directeur Administratif et Financier

Thibault Saint Olive est diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG). Il débute sa carrière en tant que Contrôleur de gestion à la Banque Populaire, avant d’intégrer Mazars en 2010 au poste de Manager Audit financier, spécialisé dans le secteur des Assurances. Il devient 6 ans plus tard Directeur Admnistratif et Financier de Linxea, avant de rejoindre Wakam (ex-La Parisienne) en tant que Head of Finance. Il est depuis janvier 2022, le Directeur Administratif et Financier de Solucia Protection Juridique. Thibault a la charge du contrôle de la rentabilité et de la solvabilité de l’entreprise, du pilotage des flux financiers et de la gestion des fonds.

anne davillé

Directrice Marketing & Experience Client

Anne Davillé a obtenu un Master de commerce à Audencia. Elle débute sa carrière chez Carat en tant que responsable clients, puis intègre Havas Media en 2005 en tant que Directrice de clientèle. Elle rejoint Generali en 2008 où elle occupe différents postes, notamment celui de Manager marketing digital, chef de projet relation client ou Head of Client relationship management chez Global Corporate & Commercial. Elle est depuis octobre 2021 Directrice Marketing & Expérience client chez Solucia Protection Juridique. Elle est à ce titre, responsable du développement des leviers digitaux et des offres au service des clients et des partenaires, ainsi que de la plateforme de la marque.

emmanuelle thiesson

Directrice de Développement

Emmanuelle Thiesson a obtenu un diplôme en Economie rurale à l’Université de Montpellier. Elle débute sa carrière d’assureur chez Assurinco en tant que Responsable Grands Comptes, puis intègre Mapfre, en tant que Directrice commerciale du pôle Travel, puis Directrice du support client. C’est en 2018 qu’elle devient Innovative partnerships affinity insurance chez Wakam (ex-La Parisienne). Elle a rejoint en février 2022 Solucia Protection Juridique au poste de Directrice du Développement et est, à ce titre, responsable de la stratégie de croissance.

thomas gontard

Directeur Indemnisations et Services

Thomas Gontard a obtenu un DEA en droit fiscal à l’Université de Panthéon- Sorbonne. Il débute sa carrière chez Synerfil en tant que Directeur des centres d’appel, avant de rejoindre Apria, puis Assor France en tant que Responsable des services client. Il rejoint Solucia Protection Juridique en 2015 en tant que Responsable du service Renseignement Juridique. Il est depuis 2019 Directeur de l’Indemnisation et des Services. Il pilote la qualité des prestations délivrées par l’équipe des juristes.

Cécile Tardieu

Directrice Générale

Cécile Tardieu est diplômée de l’Ecole des Mines de Nancy et de l’ENSAE (1996). Elle débute chez Axa où elle exerce les fonctions d’actuaire à l’international puis de souscriptrice grands comptes affinitaires. En 2002, elle intègre le groupe Generali au sein duquel elle occupe diverses fonctions notamment celle de responsable du marketing produits, responsable du développement des offres affinitaires et de Directrice marketing et relation client au sein de l’entité Global Corporate & Commercial. Elle intègre Wakam (ex-La Parisienne) en 2016, en tant que Directrice des Partenariats, avant de rejoindre Solucia Protection Juridique en février 2020 au poste de Directrice de la Transformation, de l’Audit interne et des nouveaux marchés. Elle est depuis juillet 2021 Directrice Générale de l’assureur.

LAURENT SENGIER

Président du directoire

Laurent Sengier, a obtenu un diplôme d’expert en Management Financier à l’ESG. Il débute sa carrière en tant que Directeur Administratif et Financier au Groupe ICIRS (Retraite, Prévoyance, Santé), avant de rejoindre La Tutélaire en 2010. Il devient Directeur Financier Opérationnel de Chorum en 2013, et rejoint Solucia Protection Juridique, en tant que Directeur Administratif et Financier en 2018. Il prendra la Direction Générale de l’assureur en 2020, puis sa Présidence en juillet 2021.